mardi 4 décembre 2012
Mon rêve familier
Mon rêve familier
Verlaine
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime
Et qui n’est chaque fois, ni tout à fait la même,
Ni tout à fait une autre, et m’aime et me comprend.
Car elle me comprend, et mon coeur transparent
Pour elle seule, hélas! cesse d’être un problème;
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraichir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse? Je l’ignore.
Son nom? Je me souviens qu’il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues;
Et pour sa voix, lointaine et calme, et grave, elle a
L’inflexion des voix chères qui se sont tues.
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RépondreSupprimerLes quatre premieres lignes de ce poeme me frappent le plus!
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